Une paroisse dédiée à la patronne de l'Alsace
Combien je vous donnerai ... ? mais pas un sou ..... pas même un sou italien !En 1935, dans un quartier en pleine expansion, le cardinal Verdier, décide la construction d'une grande église sur l'emplacement de la "zone", l'ancienne zone de fortification. Il en confie la réalisation à Monseigneur Eugène Edmond LOUTIL, dit Pierre l'Hermitte (1863-1959), écrivain et curé de St-François-de Sales (17ème). Ce dernier décide de la dédier à Ste Odile (660-720), patronne de l'Alsace et protectrice des aveugles. "Il voulait faire de cette église un sanctuaire à la mémoire des Alsaciens, explique Mgr Claude Rechain, curé de la paroisse. Sa mère, alsacienne, lui avait en effet demandé d'oeuvrer pour l'Alsace, région d'Europe qui avait particulièrement souffert.". Le 19 avril, Mgr Maurice Feltin, archevêque de Paris, érigeait Ste Odile en paroisse.
"Un beau matin, Je reçus une lettre de Son Éminence le Cardinal Verdier me demandant de venir lui parler 32, rue Barbet-de-Jouy. L'archevêque de Paris, qu'on appelait déjà « le Cardinal des Chantiers », m'honorait d'une paternelle affection; et je me rendis à son rendez-vous, me doutant un peu de ce qui m'attendait.
Il me reçut avec son sourire malicieux, et me dit son inquiétude de me voir ainsi surchargé. Il venait donc à mon secours en me demandant de construire, sur l'emplacement de la zone, une grande église pour la paroisse future. Il m'indiquait même deux terrains, que d'après le rapport de M. le Chanoine TOUZE, il pouvait mettre à ma disposition : l'un en bordure du chemin de fer près du quartier des Batignolles, l'autre à la porte de Courcelles tout près de la porte de Champerret.
Et le Cardinal ajouta, avec un sourire de plus en plus malicieux :
- Vous le savez, moi....., j'approche de mon centième chantier..... cela me suffit. Aussi le nouveau chantier sera bien votre chantier ou, si vous préférez, un chantier "in partibus"
- Tout de même un peu inquiet, je me permets de solliciter quelques précisions :
Combien, Éminence, me donnerez-vous pour démarrer !Je me souviendrai toujours du rire joyeux qui, à ce moment, secoua sa bonne figure. Des deux mains assujettissant sa calotte rouge, il me cria :
-
- Et c'est tout Éminence ?
-
Mais oui, c'est tout.Deux ans après, à Notre Dame, j'évoquais devant lui, ces souvenirs déjà lointains, et je luis disais :
- Eminence, vous m'avez assuré que vous ne donneriez pas un sou. Je puis affirmer ici, devant cette assemblée, que vous êtes un homme de parole !!Et du haut de la chaire, je pouvais apercevoir le Cardinal rire une fois de plus, de si bon coeur, en se frottant les mains "
Pierre L'Ermitte
Sainte Odile à Paris
Notre église est une invitation à la foi. Sur la façade, c'est la Sainte Trinité qui nous attend et qui va nous accompagner jusqu'au bout de l'initiation.
SAINTE ODILE, LA MAISON OU DIEU NOUS ATTEND
La jeune Odile c'est chacun de nous dans notre cheminement vers Dieu. Elle est là pour demander le baptême. La Vierge Marie la présente à Jésus.
Les neuf choeurs des anges l'entourent comme pour rappeler que le monde invisible nous aide à enter dans le mystère de l'Incarnation et de la Rédemption. Ces anges sont les vivants innombrables qui entourent Dieu. Ils sont éternellement jeunes et ils chantent la beauté de Dieu dans une harmonie parfaite. Jésus, revêtu des ornements sacerdotaux,est-ce Prêtre éternel qui nous donne à son Père.
Alors la porte s'ouvre et nous voici dans le narthex. C'est une étape nécessaire dans laquelle nous sommes revêtus de la Croix du Christ. Nous pouvons pénétrer maintenant dans la nef. L'Eglise toute entière nous accueille.
Le long des colonnettes claustrales, l'Eglise de la terre avance. Les personnages se tiennent pas la main. Autrement comment pourraient-ils se retrouver devant l'autel de l'Eucharistie ?
Mais au dessus d'eux dans les trois verrières, l'Eglise triomphante, l'Eglise du ciel, les protège, encadrée par les Archanges Michel et Raphaël : la force de Dieu dans le combat contre le mal et la guérison.
Les missionnaires qui ont évangélisé la Gaule les entourent comme pour nous rappeler que leur œuvre n'est pas terminée.
Odile, au centre, tient l'évangile et regarde d'un regard nouveau les symboles des quatre évangélistes témoins du Christ : le lion, l'homme, le taureau et l'aigle. Leur témoignage est la source de notre foi.
Le baptistère octogonal nous dit comment Dieu fait avancer lentement son Alliance depuis Adam et Eve jusqu'à ce jour où le Christ nous entraîne vers le Père avec son Corps ressuscité.
Sainte Odile fait se relever l'enfant de Dieu que nous sommes.
Nous voici dans le chœur,
Le dallage évoque le cosmos avec cette terre abîmée par le péché et le monde immense des sphères célestes. Dieu les saisit dans le mystère pascal pour une nouvelle création.
Les vitraux nous montrent le chemin de cette vie éternelle: c'est la présence du Ressuscité dans l'Hostie reçue en nourriture et adorée.
Vitrail bleu Vitrail enfant
Le retable
Les douze apôtres, colonnes immuables de l'Eglise entourent l'autel. Avec eux, les vingt quatre vieillards et les sept églises de l'Apocalypse (médaillons d'Ephèse et de Sardes) nous rappellent que l'Eglise est une et indivisible, que toute l'Eglise agit dans chacune de nos messes.Au centre le Père nous "comble de sa bénédiction" A ses pieds l'Agneau immolé nous sauve.
Statues
La vierge Marie
St Paul
St Pierre
Le carillon, perché à 72 m de Haut
L'église Sainte Odile a le privilège d'être dotée d'un carillon, grâce à l'initiative de son bâtisseur. Monseigneur LOUTIL dit Pierre L'ERMITTE.
A la déclaration de guerre en 1939, le clocher n'était pas encore construit. Il ne le fut que pendant l'Occupation, au prix de très grandes difficultés. Pendant ce temps, Mgr LOUTIL commandait, en 1939, à la fonderie de cloches PACCARD d'Annecy-le-Vieux spécialisée en ce domaine, un instrument composé de 23 cloches et complété d'une volée de 3 grosses cloches. Il a été réalisé par le fondeur en 1941.
De crainte que les cloches ne soient saisies par l'occupant pour être fondues par l'industrie de l'armement, on les cache dans des tonneaux, près de Chartres, pendant les 4 années de guerre
En 1946, l'église était achevée et ouverte au culte par Mgr SUHARD. Mais notre clocher était toujours vide et silencieux... Et ce n’est que 3 ans plus tard que l'instrument fut installé. On fit appel au Maître carillonneur de la Cathédrale de Rouen. Maurice LENFANT. qui inaugurera dans sa carrière une bonne quinzaine de nos carillons français, dont le nôtre en octobre 1949.
Mgr GIROD de l'AIN, premier curé, fut le promoteur des concerts de carillon des dimanches et fêtes. Restait à trouver un carillonneur attitré.
En 1950. sur recommandation du chanoine LENOBLE, régulateur du chapitre de Notre Dame de Paris, Mademoiselle Jacqueline GOGUET prenait ses fonctions qui devaient durer jusqu'en 1998. Mais le temps fit son oeuvre sur l'état mécanique de l'instrument qui s est dégradé peu à peu.
Après une période de silence de plusieurs années, l'instrument repris vie en 1977, grâce aux premiers soins dus à M. Stéphane DIETERLIN, ancien carillonneur de la Collégiale de Saint Gaudens, alors domicilié en région parisienne et décédé en 1991. En 1983, ce fut au tour de M. DELARUE, ancien carillonneur de la Basilique sainte Thérèse de LISIEUX de nous rejoindre. Grâce au concours de ces deux habiles techniciens, le carillon put se suffire dans l'immédiat des soins qu'ils apportèrent à l'état de l'instrument. Robert DELARUE nous a quittés en 1997 et c'est en grande partie grâce à son action qu'une indispensable restauration mécanique put intervenir en 1993. Celle-ci, précédée d'un rapport inventaire dressé par M. Régis SINGER, membre de la Société Française de Campanologie, fut confiée aux Établissement Luc MICHIELS de Malines en Belgique. Elle donna entière satisfaction.
Nous eûmes le plaisir d'accueillir à notre clavier. un certain nombre de nos collègues français et étrangers.
Le carillon fut à l'honneur également en certaines circonstances exceptionnelles : messe en l'église illuminée par la télévision en 1983. jubilé de 1985, Journée Mondiale de la Jeunesse en 1997, sans oublier son rôle régulier dans le cadre de la Fête de la Musique, chaque année, au soir du 21 juin.
Monsieur Patrice BOTTEAU, ayant été adjoint et suppléant depuis les années 1970, a été, depuis le décès de mademoiselle Jacqueline GOGUET en 1999, nommé titulaire de cet excellent ensemble et exerce régulièrement. à la fin de chaque Grand'Messe à12h30.
Quelques chiffres
L'église possède un haut clocher de 72 mètres de hauteur. C'est une tour octogonale construite en briques roses. • Au niveau du beffroi, les abat-son en fibrociment s'ouvrent sur les huit faces de la tour.
• Au rez-de-chaussée du beffroi, se situe la console du carillon.
En montant, l'on trouve :
• La cloche 1 de volée. Elle se nomme THERESE-LUCE-ODILE, pèse 2100 kg et donne le do 3.
• Au dessus, la cloche 2 de volée. Elle se nomme CHRISTIANE-GABRIELLE-MARGUERITE-YVONNE, pèse 900 kg et donne le fa 3. Elle a été offerte par le mari d'Yvonne BROTHIER, la célèbre cantatrice.
• A côté, la cloche 3 de volée. Elle se nomme MONIQUE-SOLANGECHRISTIANE-PASCALE-ANNE, pèse 450 kg et donne le la 3. Elle a été offerte par M. Charles MELLERIO et porte le nom de ses cinq filles.
• A l'étage supérieur, prend place le carillon de 23 cloches. Un escalier en colimaçon permet d'accéder aux parties hautes de la tour.
• Le beffroi du carillon est rectangulaire et métallique. Les 23 cloches sont accrochées sur quatre étages. Les poutres de suspension des cloches sont en bois, excepté pour les cloches 2 et 5 pour lesquelles la poutre est métallique. Elles pèsent de 282 kg à 22 kg.
Aujourd'hui, le carillon actuel est réputé juste et de bonne résonance.
D’après le document rédigé par Mr. Patrice BOTTEAU, Carillonneur titulaire.
L'orgue de l'église Sainte Odile est mis en place par les Etablissements BEUCHET-DEBIERRE peu après la seconde guerre mondiale.
Lors de l'inauguration de l'église paroissiale en 1953, Jean LANGLAIS est aux claviers alors que de nombreux aveugles se pressent dans la nef pour rendre hommage à leur sainte patronne.
A (a tribune se succèdent, entre autres, le Révérend Père MARTIN (+), Naji HAKIM (actuellement organiste titulaire de La Trinité, à Paris, ou encore Françoise RIEUNIER, créatrice réputée d'œuvres de compositeurs du XXème siècle tel que XENAKIS. L'orgue, quant à lui agrandi en 1995 par les Etablissements Daniel BROUSTE qui travaillent alors à l'édification du nouvel instrument de Saint Pierre de Chaillot. L'orgue de l'hôtel particulier de, Moderne DUJARRIC de LA RIVIERE à Boulogne-Billancourt, légué à Sainte 0dile, est alors incorporé dans l'instrument existant, permettant d'étoffer notablement sa palette sonore.
L'instrument mieux proportionné à la taille de l'immense fief se révèle être, en définitive, un orgue "néo-classique" particulièrement bien adapté à l'interprétation des œuvres composées durant le XXème siècle (VIERNE, LANGLAIS. MESSIAEN. DURUFLE). L'Association Musicale de Sainte Odile organise près d'une dizaine de concerts par an afin de faire connaître les qualités de cet instrument et les jeunes talents de l'école d'orgue Française..
Les concerts sont gratuits, Nous vous y attendons nombreux.
Bruno GUILOIS, Organiste titulaire de l'orgue de Sainte ODILE
LA PETITE CHAPELLE SAINT MARTIN DE PORRES A DEUX PAS DE SAINTE ODILE
Où est située la Chapelle Saint Martin de Porrès
Au 41, rue Jacques Ibert, frontière avec Levallois, au rez-de-chaussée d’un
immeuble HLM de la Ville de Paris, derrière l’Espace Champerret , à côté de
l’Ecole de Commerce NEGOCIA.Pourquoi cette Chapelle ?
A la construction du nouveau quartier Champerret aux limites du 17ème arrondissement, le Cardinal Lustiger, archevêque de Paris, a souhaité qu’un signe visible et très proche de l’Eglise soit présent parmi les nouveaux habitants au sein de la paroisse de Sainte Odile.
Elle a été bénie le 21 novembre 1987 par Mgr Thomazeau, Vicaire Général, assisté par le Père Smit, curé de Saint Odile et le Père Gauthier premier chapelain. L’aménagement intérieur et extérieur est l’œuvre des Chantiers du Cardinal. Les installations annexes ont été effectuées par les nouveaux habitués de la chapelle.
ACCUEILLIR, PRIER, EVANGELISER telle est la mission donnée à la Chapelle dans ce quartier encore en développement et dont la population est en constante évolution.
La Chapelle accueille en majorité des personnes habitant Levallois.
Elle a eu des liens privilégiés avec les missionnaire français au Pérou. A ce titre, elle a participé, lors des campagnes de Carême, à la construction à Lima d’une école, d’une pharmacie, d’ateliers pour des apprentis, à la formation des séminaristes péruviens.
La Chapelle est ouverte tous les jours de 12 h à 14h pour permettre aux personnes travaillant dans les bureaux du quartier de venir s’y recueillir. Les messes de semaine ont lieu le mardi à 12h10 et le vendredi à 8h45. La messe dominicale est célébrée à 10h30. Elle accueille les louveteaux et les jeannettes de Sainte Odile pour leurs messes trimestrielles. Les habitués de la Chapelle rejoignent les paroissiens de Sainte Odile pour la vigile de Noël et le Triduum pascal. Ils participent activement au Conseil Paroissial et aux différents événements festifs et autres de la paroisse Sainte Odile.
Chapelle Saint Martin de Porrès
envoyé par sto017
Pourquoi ce saint patron ?
Le Père Smit, curé de sainte Odile a fait référence aux chefs d’Etat dont les statures ornent le square de l’Amérique Latine à la Porte Champerret. Un saint de ce continent serait le complément chrétien de cette histoire, riche d’événements.
Qui est Saint Martin de Porrès ?
SAINT MARTIN DE PORRÈS APÔTRE DE LA CHARITÉ 1579 - 1639 |
. Son père est don Juan de Porrès, un noble aristocrate espagnol diplomate de Philippe II roi d’Espagne ; il est chevalier de l’Ordre militaire d’Alcantara. Sa mère, Ana Velasquez, est une jeune femme panaméenne de race noire, très pauvre mais libre ; il a une sœur. Son père n’épousera pas sa mère, selon les mœurs de l’époque qui refuse les mésalliances.Martin naît à LIMA, au Pérou, le 9 décembre 1579
Il est baptisé en l’église SAN SEBASTIAN, cette même église où, sept ans plus tard, sera baptisée Sainte Rose de Lima. Il est inscrit au registre des baptêmes comme "fils de père inconnu".
Don Juan ne s’occupe pas beaucoup de son fils et Martin souffrira d’être un enfant mulâtre bâtard. Plus tard, son père, promu gouverneur de Panama, demande à l’oncle de Martin, don Diego de Miranda, un notable en vue, de le prendre avec lui dans sa propriété en Equateur. Là, Martin rencontre le Père Salvador, ancien missionnaire retiré de la vie active à la suite d’un accident. D’une famille aristocratique, le Père Salvador initie Martin à la lecture, à la connaissance des Ecritures, à la prière. Il est frappé par les qualités morales de son élève à qui il raconte ses souvenirs de ses missions. Il lui parle de l’Espagne et Martin découvre ses racines à travers l’enseignement qu’il reçoit. Dans la propriété, il découvre aussi la nature et apprend auprès des paysans du lieu une médecine pratique à base de plantes. Il partage leur vie pendant deux ans.
Son père, vivant à Panama, lui propose le choix de venir le rejoindre ou bien de rester à la propriété ou de retourner à Lima. Martin préfère repartir à Lima. Comme il est particulièrement doué, il est envoyé chez le docteur Marcelo de Rivero pour y apprendre la médecine. Il y reste trois ans. Sa vocation se précise et il soigne avec succès les clients du docteur et même les médecins qui viennent chez lui. Sa réputation, due à ses qualités exceptionnelles, se répand dans la région. Il se dévoue auprès des pauvres qu’il secourt et auprès des riches qui viennent chercher une aide spirituelle.
A cette époque, la population de Lima est d’environ 70 000 habitants. Deux mille familles espagnoles très riches règnent sur 25 000 indiens et 40 000 noirs qui sont dans la misère. Parmi eux, certains sont libres, d’autres sont des esclaves. Les écoles sont peu nombreuses et les prêtres et les religieuses, en petit nombre, ne peuvent assurer un enseignement suivi. Martin les aide dans leur tâche. Il s’occupe particulièrement des enfants abandonnés et des exclus de la société d’alors. A tous, il annonce Jésus Christ et se révèle excellent pédagogue et un très bon catéchiste, ce qui entraîne l’admiration de tous ceux qui le fréquentent.
Martin trouve un appui sérieux au couvent des Dominicains de Lima et devient très vite l’ami du Prieur et des frères. Il entre au couvent Notre Dame du Rosaire comme tertiaire dominicain où il est chargé de l’infirmerie, des soins aux vieillards et où il est le barbier des moines, le médecin des corps et des âmes et secourant les pauvres. Il soigne et guérit le médecin personnel du roi Juan Cineto qui se croyait perdu, le frère Guttierez qui s’est coupé les doigts et qu’il répare par les plantes, Isabel Ortiz de Torres, femme espagnole de noble famille qui souffre d’une grave hémorragie que ne pouvait guérir son médecin. Encore très jeune, Martin impressionne ses interlocuteurs par ses connaissances des maladies, son autorité et sa clairvoyance.
A Limatambo, une bourgade située à quelque distance de Lima, les services médicaux et chirurgicaux de Martin sont très demandés. Les dominicains y possèdent un terrain que Martin plante et transforme en jardin médicinal. Il guérit les moines de son couvent victimes de la peste. Il soigne aussi les animaux dont il est l’ami et qui lui obéissent, dit-on, et avec lesquels il dialogue.
Grâce à ses relations, Martin demande aux riches de partager avec les déshérités. Les bienfaiteurs sont des notables connus, entre autres : le marchand José Pizarro, le propriétaire d’une mine Pédro de Valladolid, le pharmacien Mateo Pastor, Juan de Figuero.
Martin créé une grande organisation d’aide sociale. Il fonde ainsi le premier service social du Pérou : assistance médicale, constitution de dots en vue de mariage ou d’entrée dans un ordre religieux, conseils aux familles.
En 1603 il a 24 ans et il est tertiaire dominicain depuis neuf ans. Le provincial des dominicains l’appelle dans le premier ordre des frères : il fait profession et prononce les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance ; il est frère convers.
Il fonde alors un orphelinat sans distinction de race ni de fortune, ce qui est une nouveauté pour l’époque. C’est le premier orphelinat du Nouveau Monde.
Sa santé se dégrade et il souffre de fièvres intermittentes. Il reçoit une révélation surnaturelle quant au jour de sa mort, ce qui est relaté par les frères de sa communauté. Une foule de pauvres et de riches se presse aux portes du couvent. L’évêque de Mexico lui rend visite, de même que les autorités civiles et religieuses du Pérou. Doué du don de prophéties et de bilocation, sans avoir jamais quitté Lima, il a été vu en Afrique, en Chine et au Japon auprès des missionnaires en difficultés.
Martin meurt le 3 novembre 1639. Il avait 60 ans. Après sa mort, les miracles sont de plus en plus nombreux et les foules envahissent le couvent et implorent l’aide de Dieu par l’intercession de Martin. Les dominicains construisent une chapelle pour abriter la tombe de Martin hors de la clôture du couvent. Ce transfert s’opère 25 ans après sa mort. La tombe ouverte, des témoins affirmèrent que son corps était intact.
La demande de béatification de Martin a été retardée plusieurs années. Le pape Grégoire XVI signe les documents le 10 septembre 1837. Le pape Jean XXIII canonise Saint Martin de Porrès le 6 mai 1962. Il est le patron de la Justice Sociale. En 1966, le pape Paul VI le proclame patron des coiffeurs italiens, lui qui était le barbier des frères dominicains. Son emblème est son balai, lui qui se consacrait aux humbles tâches de son couvent et il est accompagné de souris qu’il invitait à quitter la sacristie pour aller au fond du jardin du monastère.
Il est connu dans les pays des deux Amériques, les pays et les communautés hispanophones, en Inde, au Sri Lanka.
Sa vie est marquée par sa profonde humilité, sa compassion, sa clairvoyance, sa patience, sa douceur, entièrement consacrée au service de ses frères. Il avait coutume, à l’image de Saint Dominique, de prier la nuit, de jeûner, d’user de mortifications qu’il jugeait indispensables. Doué d’un extraordinaire don de discernement spirituel, sa vie terrestre fut un perpétuel rayonnement. Martin représente, parmi les saints, le "coloured people" du Nouveau Monde qui ressent parfois douloureusement sa condition d’humilié. Il est un symbole pour les petits et les faibles.
En la fête de Saint Martin de Porrès
3 Novembre 2000
Litanies de saint Martin de Porrès
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus, écoutez-nous.
Jésus, exaucez-nous.
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité sainte, un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, Reine du Très Saint Rosaire, priez pour nous.
Saint Dominique, priez pour nous
Saint Martin de Porrès, vivant de la présence de Dieu, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, fidèle serviteur du Christ, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, amoureux de l'Eucharistie, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, consacrée à la Très Sainte Vierge Marie, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, honoré fils de saint Dominique, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, dévot du Très Saint Rosaire, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, apôtre de la miséricorde, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, ministre zélé de la charité, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, symbole de fraternité interraciale, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, gloire de l’Ordre des Prêcheurs, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, l’ami des plus démunis, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, fidèle observateur des commandements de Dieu, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, terreur de l’enfer, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, qui avez prédit des choses à venir, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, exemple de la vie religieuse, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, qui brûliez de zèle pour le salut des âmes, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, véritable imitateur de saint Dominique, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, amateur de la Croix, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, véritable soutien des malades, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, défenseur de l’innocence, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, amateur de la charité fraternelle, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, modèle et patron des frères convers, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, vase de sainteté, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, puissant en œuvres et en paroles, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, modèle de chasteté, pauvreté et d’obéissance, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, qui avez compassion de tous les hommes, priez pour nous
Saint Martin de Porrès, défenseur et protecteur des animaux, priez pour nous.
Saint Martin de Porrès, que Dieu favorisa du don des miracles, priez pour nous.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, Pardonnez nous Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, Exaucez nous seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, Ayez pitié de nous Seigneur.
Priez pour nous saint Martin de Porrès, afin que nous soyons digne des promesses du Christ.
Michel Pierre, diacre
Photos présentées lors de l'exposition montrant les différents événements de cette construction
(édification réalisée pendant les trois périodes de 1935-1938, 1938 - 1941, 1941 - 1946).
autres photos de l'église : http://www.pbase.com/thierry_malaval/st_odile
Restauration de l'église
Sainte Odile 2008 envoyé par sto017Samedi 29 novembre 2008
Inauguration des travaux de restauration de Ste Odile
Cérémonie d’action de grâce
Remerciements du cardinal André Vingt-Trois
Mesdames et Messieurs,
Chers frères et sœurs,
Chers amis,
En écoutant Mgr Rochain, Mme Brossel et M. Montauffier nous avons pu mesurer comment le présent de cette église, de ce bâtiment, mais aussi de la communauté qui y vit, sont le fruit de semailles lointaines et de soins diligents et persévérants à travers des périodes qui n’ont pas été faciles. Durant toute la construction, pendant la guerre et dans l’immédiate avant-guerre, les curés successifs mais aussi les générations de paroissiens ont été les porteurs et les promoteurs d’une tradition vivante qui donne son fruit dans la communauté d’aujourd’hui et qui prépare la communauté de demain.
Je voudrais à présent souligner trois aspects propres à cette paroisse, que l’occasion d’aujourd’hui me donne d’aborder.
Premièrement, nous devons remarquer que les opérations de construction, de développement et de restauration de l’église ont été menées dans des périodes et des contextes politiques différents, mais ont toutes été l’occasion d’une collaboration très étroite entre une église pieusement séparée de l’Etat, et un Etat laïquement indépendant de l’Église. Tout en restant fermement séparés, nous avons pu réaliser cette grande œuvre. Cela montre bien que dans le régime tout à fait original qui est celui de notre pays les collaborations ne sont pas interdites, et c’est là un indice d’espérance pour l’avenir.
Le deuxième point concerne l’implantation de l’église Sainte-Odile dans une zone frontière. Le quartier où nous sommes, comme beaucoup d’hectares tout autour de la ville de Paris a été construit finalement assez récemment, au cours du XXe siècle. L’édification de ce que l’on a appelé la ceinture rouge, par allusion à la couleur des façades des immeubles, marque de fabrique de la RIVP du moment, a permis de loger beaucoup de monde. La plus grande mobilité de ses habitants, mais aussi le caractère particulier de cette zone que les anciens parisiens appelaient « les fortifs », comprise entre la frontière du département voisin et le Paris plus ancien de la réforme d’Haussmann, font de ces quartiers une zone frontière c’est-à-dire perméable, recevant des gens de l’extérieur mais aussi un peu isolée par rapport à l’intérieur. Il me paraît très important que dans ce type de quartier notre implantation ecclésiale soit particulièrement soignée, visible et repérable. S’il est très aisé d’indiquer à quelqu’un comment aller à Notre-Dame de Paris, il faut, comme le suggérait tout à l’heure Madame l’adjoint au Maire de Paris, que les indications soient assez claires et précises et les lieux facilement identifiables sur un plan si on veut conduire des gens à connaître les trésors de ces églises de la zone frontière. Plus profondément, cela signifie que cette église doit s’inscrire résolument dans le tissu social de cette partie de la capitale et que cette communauté doit être capable d’accueillir de nouveaux habitants à mesure que la population se renouvelle et de les aider à trouver leur place dans la cité.
Enfin ma dernière réflexion est plus pastorale et concerne le fonctionnement actuel de la communauté chrétienne de Sainte-Odile. Depuis plus de vingt ans maintenant, celle-ci accueille des célébrations du rite conciliaire et du rite préconciliaire, et l’originalité de cette ouverture telle qu’elle a été définie par le cardinal Lustiger à l’époque, était précisément de ne faire qu’une seule paroisse, en respectant la différence de sensibilité et de mode de prière. Grâce au ministère de communion des prêtres parisiens régulièrement nommés dans cette paroisse, la différence liturgique ne devait pas devenir sujet de rupture mais au contraire occasion de communion et de rattachement. Je dois dire que nous pouvons non seulement nous réjouir que l’initiative ait porté ses fruits mais aussi y voir aussi un signe pour l’avenir, de notre capacité de maintenir dans la même communion des gens qui ont des approches et des attentes différentes, mais une foi commune.
Pour finir, je voudrais juste vous inviter à unir à la prière d’action de grâce que nous allons offrir maintenant, ces générations que j’ai évoquées tout à l’heure et qui ont été depuis Mgr Loutil et Mgr Girod de l’Ain, les pionniers de l’implantation catholique dans cette zone frontière de Paris. Nous porterons aussi dans la prière la génération de chrétiens qui se sont succédés dans cette église et tous ceux qui aujourd’hui habitent toute autour de Sainte-Odile en demandant au Seigneur qu’ils puissent tous non seulement en admirer la prestance extérieure mais en savourer le recueillement intérieure et y découvrir l’espérance qu’elle représente.
Merci.